SMITH, Désidération
Vanessa Gandar, Steinheim Crater
Marie Quéau, Odds and Ends
Michal Korta, Stardust
FR/ENG

Des Corps en Quête d'Infini

La Filature
Le Séchoir
Centre Culturel Français de Freiburg
Kohi Coffee
La Filature
SMITH & Diplomates
Lucien Raphmaj, Palais Books ; avec Nadège Piton, Gaspar Claus, Zélia Smith, François Chaignaud, Adrian Gebhart, etc.

Désidération (Summa)
Commissariat d'exposition : Emmanuelle Walter

SMITH est artiste complice de la Filature, scène nationale

Explorant la porosité des pratiques artistiques, scientifiques, de la philosophie et des narrations spéculatives, Désidération propose une autre mythologie du spatial, à travers la pensée d'une humanité interstellaire en quête de nouvelles alliances avec son cosmos d'origine. Jouant sur le trouble de son étymologie, qui oscille entre le regret de la perte des étoiles et le désir de leur retour, la désidération désigne à la fois une proposition de diagnostic et de re-médiation au désastre contemporain. Notre civilisation semble avoir perdu quelque chose de fondamental dans son rapport avec le ciel étoilé. De ce fait discret, qui met en lumière les destructions matérielles et spirituelles de nos sociétés, doit procéder une nouvelle configuration de l'imaginaire, une zone à rêver où se forment de nouvelles mythologies, pour découvrir une nouvelle sensibilité, où les météorites constituent le lien entre le passé et l'avenir, la terre et le ciel, le non-humain et l'humain, la mélancolie et le désir.

Né en 1985 à Paris, SMITH est diplômé de l'École nationale supérieure de la photographie et du Fresnoy - Studio national des arts contemporains. Photographe, cinéaste, plasticien et doctorant en esthétique, son travail s'appréhende comme une observation des constructions, déconstructions, délocalisations et mues de l'identité. À travers des collaborations avec des scientifiques et philosophes, il développe une poétique de la métamorphose explorant les figures transgenres du fantôme, du fantasme et de la transformation post-traumatique. SMITH est artiste complice de La Filature, Scène nationale.

Responsable des arts visuels à La Filature, Scène nationale de Mulhouse et commissaire d'expositions, Emmanuelle Walter est diplômée en cinéma et en anthropologie (ESEC, Paris, Université Marc Bloch, Strasbourg) ainsi qu'en administration du théâtre (ENSATT, Lyon).

Coproduction La Filature, Scène nationale de Mulhouse, Les Rencontres d'Arles, AM Art, Superpartners, Picto et L'Agrandisseur.




Exploring the porous nature of artistic and scientific practice, philosophy and speculative narratives, Desideration offers another space mythology, imagining an interstellar human race searching for a new alliance with its native cosmos. Playing on its troubled etymology, oscillating between a regret for the lost stars (de-sideris) and a desire for their return, desideration is both a diagnosis of and a remedy for contemporary disaster, for late capitalism and the chilling anthropocene. Our civilization seems to have lost some fundamental part of its daily relationship to the starry sky. This simple fact, which shines a light on the material and spiritual destruction of our societies, requires a new configuration of the imagination, a dream zone where new mythologies peopled by hybrid figures come together to make a new pact with the cosmos. Thus, in the terrestrial figure of Anamanda Sîn, we find a new sensibility, one in which meteorites link past and future, earth and sky, art and science, non-human and human, melancholy and desire.

Born in 1985 in Paris, SMITH is a graduate of the École nationale supérieure de la photographie and the Fresnoy - Studio national des arts contemporains. Photographer, filmmaker, visual artist and doctoral student in aesthetics, he explores in his artistic and theoretical work the possibility of "other" identities. His publications include Saturnium (Actes Sud, 2017) and Löyly (Filigranes, 2013). He leads the "Désidération" project alongside astrophysicist Jean-Philippe Uzan, author Lucien Raphmaj, performer Nadège Piton and choreographer/dancer François Chaignaud.


Le Séchoir
Vanessa Gandar
La Dérive des Pôles
La dérive des pôles est un projet qui questionne l'incidence des champs magnétiques dans la transformation des paysages terrestres, et les relations que l'homme entretient avec le vivant, la Terre et le Cosmos. Depuis 2018, Vanessa Gandar se rend sur des cratères d'impact météoritiques en Europe et au Canada, en quête de traces susceptibles de rendre compte de phénomènes magnétiques. Elle y photographie les roches et les affleurements de paysages modifiés par le temps, l'érosion et les aménagements humains. En s'inspirant de travaux scientifiques et en adoptant une approche sensible de terrain, l'artiste nous invite à lire la multiplicité des histoires passées, présentes et à venir dans les strates des temps géologiques. L'exposition revient sur quatre années de recherches et présente un atlas composé de photographies, de roches, de documentations et d'expérimentations graphiques.

Née à Metz en 1982, Vanessa Gandar vit, travaille et expose de par le monde. Elle est titulaire en d'un Diplôme National Supérieur d'Études Plastiques en Art à L'ÉSAL Ses projets sont habités d'histoires et d'enquêtes de terrain. Ils questionnent les représentations du paysage dans les multiples temporalités et transformations qui y sont à l'oeuvre, les relations entre les vivants au sein des mondes partagés. L'artiste associe à ses photographies un corpus d'éléments proposant une lecture alternative des lois de la Terre et du Cosmos.

Exposition avec le soutien de l'aide à la diffusion de la Région Grand Est




Vanessa Gandar is an artist photographer. She develops personal projects and research on the phenomenon of anthropisation by going to several specific territories though the whole world. In a near-minimalist aesthetic, she sublimes the beauty and the fragility of the nature and shares a new ways of thinking. Her work questions us on the relation we have with nature, the transformation and the evolution of the environment and the effects of human actions on our ecosystems.

Born in Metz in 1982, Vanessa Gandar lives, works and exhibits around the world. She holds a DNSEP in Art from ÉSAL. Her projects are inhabited by stories and field investigations. They question the representations of the landscape in the multiple temporalities and transformations that are at work, the relationships between the living within shared worlds.


Centre Culturel
Français de Freiburg
Marie Quéau
Bas Monde
Exposition personnelle de Marie Quéau, Bas Monde réunit des images issues de plusieurs travaux. Tramés par la quête d'un infini, les corps sont ici renvoyés à leur propre matérialité, à l'image de ceux de jeunes cascadeurs poussés à leur limite dans la série Fury. Les figures humaines enlisées dans la boue de la série Le Royaume symbolisent une osmose de la chair et de la terre, mais aussi l'impossible dépassement de sa condition. Cette fragilité corporelle laisse place à des représentations ambivalentes, nourries par l'intérêt que Marie Quéau porte au cosmos et aux rites anciens, initié avec la série Odds & Ends. Avec l'appui de recherches documentaires, elle s'empare de sujets aussi divers qu'un laboratoire du CNRS ou qu'une plateforme de démantèlement d'aéronefs, pour mieux s'en détacher par la suite. L'artiste opère des rapprochement entre des images de nature ou de sources différentes, qu'elle assemble tels des débris d'événements. Ses photographies, qui s'inspirent d'images mythiques présentes dans l'imaginaire et la mémoire collective, peuvent s'envisager comme une proposition de monde parallèle, de pas de côté où se joue un va-et-vient entre de multiples ordres de grandeurs.

Née en 1985 à Choisy le roi, Marie Quéau vit et travaille à Paris. Son travail a été exposé dans divers festivals et instituions dédiés à la photographie. Elle est Lauréate de la Résidence Sur Mesure de l'Institut Français et expose fin 2019 à la Galerie Madé sa série Le Royaume. En novembre 2020, elle est lauréate de la commande nationale Regard du Grand Paris. Handbook et sa version alternative sont publiés chez September Books ; Odds and ends, chez Area Books.

Kohi Coffee
Michal Korta
Stardust
« À l'image de nos empreintes digitales, la disposition des grains de beauté sur notre corps est unique. Le chamanisme chinois a mis à jour un lien entre bien-être et localisation de ces tâches de naissance sur l'épiderme. Placé sur le front, un grain de beauté n'aurait pas la même signification que s'il se trouvait à proximité de la bouche ou de la paupière. Ces formations cutanées constituent ainsi une carte que les guérisseurs prétendent savoir lire pour discerner une maladie, un état d'esprit ou une humeur, comme jadis les navigateurs s'orientaient en lisant la voûte céleste. Un jour, en utilisant un appareil défectueux, j'ai créé sans le vouloir une image en négatif du corps humain que je photographiais. Sur cette image née d'une coïncidence, la surface du corps apparaissait plus intensément. Elle mettait en évidence la constellation des grains de beauté qui le parcouraient, et révélait un cosmos à part entière – car nous sommes tous constitués d'étoiles, et porteurs de nos propres galaxies. » Michal Korta

Né en 1975 à Bochnia, en Pologne, Michal Korta vit et travaille près de Cracovie. Photographe portraitiste, il développe depuis 2006 des projets personnels aux quatre coins de la planète. Ces derniers associent des portraits intimes à des images de paysages altérés par l'homme. Explorant les thèmes de l'identité, l'appartenance à des groupes sociaux ou l'importance du hasard dans le processus de création, ses projets ont fait l'objet de nombreuses expositions en Europe et au Moyen-Orient. En marge de son activité de photographe, Michal Korta dirige la galerie Kowalsky.